Les meilleurs labels indépendants

Réaction face aux majors trop mainstream et trop formatés, les labels indépendants sont un élément majeur de toute contre-culture. Bien au-delà de la distribution, ils impriment leur patte sur la musique qu’ils produisent. C’est pourquoi il est fréquent de reconnaître un label juste en écoutant un morceau. Qu’est-ce qu’un label indépendant ? Qu’est-ce qui le caractérise ? Quels sont les labels indépendants qui ont le plus marché ? C’est ce qu’on va voir tout de suite !

Un label indépendant, c’est quoi ?

Par définition, un label indépendant s’oppose aux majors, les grosses maisons de disques comme Warner ou Sony. Ces derniers, considérés trop mercantiles et trop lisses, sont loin de faire l’unanimité. Et quand une contre-culture émerge, comme le mouvement hippie et surtout punk, les artistes se tournent vers des petits labels pour pouvoir produire leur musique plus librement, souvent sans la volonté de faire un profit énorme. Vers la fin des années 70, le Royaume-Uni et les États-Unis connaissent le raz-de-marée du punk et son idéologie DIY (« do it yourself », fait maison). L’idée est que tout le monde puisse faire de la musique quelles que soient ses compétences. Ainsi, les labels indépendants se multiplient et c’est toute une jeunesse qui se met à snober les grosses cylindrées pour jouer dans des petits labels ou écouter des productions moins sophistiquées mais qui leur ressemblent davantage. Avec l’avènement du grunge en Amérique et de l’indie pop et de la Britpop outre-Manche, la musique indépendante va même passer devant la musique dite mainstream dans les années 90. Aujourd’hui encore, la plupart des groupes de rock populaires sont issus de labels indépendants, même si ces derniers dépendent souvent de majors, qui leur laissent néanmoins plus de libertés qu’auparavant.

La « patte indie »

On ne frappe pas à la porte d’un label indépendant par hasard. En effet, chacun d’entre eux a des caractéristiques qui lui sont propres. Ainsi, signer chez tel ou tel label, c’est adhérer à une identité spécifique : on retrouve souvent des similitudes entre différents artistes d’un même label. L’exemple de Domino avec Arctic Monkeys et Franz Ferdinand est assez parlant. Mais bien avant, à partir des années 1970, un label indépendant a cristallisé cette notion de « patte indie » : Factory records. Bien au-delà du son, c’est toute une idéologie anti-mercantiliste qui s’est développée au sein de ce label (chaque vente du disque Blue Monday de New Order faisait perdre de l’argent à la maison de disque car le disque coûtait plus cher à produire que son prix de vente). Préférant l’amour de la musique au profit, Factory a permis l’émergence de groupes mythiques comme Joy Division, A Certain Ratio, Happy Mondays ou encore Orchestral Manœuvres in the Dark. Dans le même esprit, Creation Records accouchera des disques de Primal Scream, Ride, The Jesus & Mary Chain, Saint-Etienne ou Oasis. Malheureusement, criblés de dettes, ces deux labels finiront par disparaître.

 

Les labels indépendants les plus populaires actuellement

On a évoqué Domino (toujours en activité), Factory et Creation, mais ces trois labels sont loin d’être les seuls à avoir rythmé le monde de la musique. S’il est quasi-impossible de citer l’intégralité des labels indépendants actuels, on vous fait un petit tour d’horizon de ceux qui ont le plus de succès et qui sont à l’origine de la plupart des tubes qu’on peut entendre aux nuits du Supersonic.

 

Apparu en Angleterre en 1980, 4AD est l’un des plus gros labels indépendants, de sa création à aujourd’hui. Très éclectique, on y trouve des artistes de la new-wave au rock alternatif en passant par l’électro. Cocteau Twins, Pixies, Grimes, The Lemon Twigs, tous ont signé chez 4AD (et ils sont loin d’être les seuls).

Toujours en Angleterre, Warp s’est plus orienté vers l’indie dance, même s’il a produit quelques disques bien rock. !!!, Aphex Twin, Grizzly Bear ou encore Boards of Canada, c’est chez Warp que ça se passe.

Dans la même veine dance, on retrouve DFA, un label américain fondé par, entre-autres, James Murphy de LCD Soundsystem. Ce label propose un son bien caractéristique, si bien qu’il n’est pas rare d’entendre l’expression « son DFA ». Aux côtés de LCD, nous avons Hot Chip, The Rapture, Hercules & Love Affair, Yacht et une belle ribambelle de groupes irrésistibles.

On reste en Amérique, mais on repart quelques années en arrière. L’explosion du grunge, on la doit principalement à Sub Pop : Nirvana et Soundgarden étaient chez eux. Mais ce label ne se réduit pas au grunge : il s’est récemment occupé de Weyes Blood, CSS ou Modest Mouse.

En parlant de Nirvana, Kurt Cobain s’est fait tatouer le logo de K Records sur l’avant-bras, signe de son admiration pour le label et des groupes qu’il produit. Parmi les artistes qui ont fait des disques chez K Records, on peut citer Beck, Chicks on Speed ou The Go Team.

Retour en Angleterre avec Fuzz Club, dont sont issus quelques groupes qui ont joué au Supersonic, et qui s’avère un joli réservoir à tubes pour la F*** Forever et l’Electric Feel. On trouve entre-autres The Black Angels, King Gizzard & The Lizard Wizard, The Underground Youth ou encore A Place To Bury Strangers.

Très orienté shoegaze, dream-pop et post-punk, Captured Tracks est également un chouchou du staff du Supersonic et de son disquaire. DIIV, Craft Spells, Dum Dum Girls, Wild Nothing... que de bons artistes !

Sacred Bones accueille en sa demeure tout ce qui est psychédélique, expérimental et électronique. Psychic Ills, Black Marble, Moon Duo, The Soft Moon et même les grands David Lynch et John Carpenters ont fait des disques chez eux !

On finit notre petit tour d’horizons avec Mexican Summer : amateurs de psyché et indie des années 2000-2010, il est fort à parier que ce label est derrière quelques-uns de vos disques favoris. Weyes Blood, Best Coast, Tamaryn, Iceage ou encore Allah-Las, vous en avez sûrement déjà entendu parler !